Tuesday, May 13, 2014

Etat second

Ecrits sous Valium, Lithium et somnifères.

J'ai peur, il y a comme en moi une voix que je ne peux faire taire. "Crève, meurt, ma peur" diraient Psykup. Cependant la mienne ne crève pas, ne meurt pas. Au contraire elle me suggère des idées noires. "Suicide toi, tu ne vaux rien, saute de ce pont, avale tous tes médicaments et rend toi ivre". Meurt. C'est un duel incessant qui tourne en rond dans ma tête et me rend folle. Suis-je folle ? C'est la question que je me pose depuis des années. Non je suis bipolaire. Mais pourquoi cette voix ne s'en va-t-'elle pas. J'ai avalé ce cockteil de médicaments, tenté de me jeter d'un bâtiment, me suis jetée dans la Seine mais non je ne dois pas mourir. Ma foi devrait être plus forte que cette voix. J'ai beau prier, aller à l'église, essayer de ne pas penser, elle est toujours là, omniprésente. Elle guête chaque faiblesse pour s'emparer de mon esprit. Je sais que je ne dois pas l'écouter. C'est la diable qui me tente, comme le diable qui a tenté Jésus mais je suis plus forte que cette voix. Mon corps aura beau être marqué de cicatrice, ma vue aura beau disparaître totalement, j'emmerde cette voix.

"C'est ridiciule de dire à ton âge que tu ne veux pas d'enfant". C'est ce que l'on me rabache depuis 10 ans au moins. Je suis en âge d'avoir un enfant et que pourrait-il y avoir de plus cruel que de mettre au monde un enfant sachant que l'on passera sa vie dans le mal et à chercher à disparaître. J'aimerais être mort, un fantôme et observer. J'aimerais me reposer mais mon cerveau ne veut pas. Il est même plus actif la nuit que la journée. Chaque matin me réveillant chez moi, je découvre ce que j'ai fait. J'ai peur. Et si j'atais allée chez quelqu'un en Pologne ? Et si j'avais été violée ? Je n'ai même pas fait de test de grossesse après mon escapade nocturne mais j'ai eu mes règles. Il faut que je fasse un test pour savoir si je n'ai pas contracté de MST. J'ai peur de moi. Et si je me tailladais mes veines ? Et si cette voix obscure l'emportait sur la raison et l'insctinct de survie. Celà fait rire les médecins et les autres. Quelle imagination disent-ils. Quand je dis que je me vois morte dans 10 ans, je le pense sincèrement. Je ne supporte déjà pas d'être une épave shootée aux médicaments et de ne plus pouvoir lire. Comment le supporterais-je dans 10 ans quand cela aura empiré ? "Mais d'ici là tu auras une relation stable, quelqu'un pour te soutenir". Foutaises. On me fuit comme la peste.Qui voudrait d'une bipolaire, incomniaque et prête à se foutre en l'air n'importe quand. J'aurais vraimet voulu disparaître et prétéger les miens au côté de Dieu. Dieu m'a pardonné, il me l'a montré. Toutes mes prières pour mes proches ont été exhaussée mais Dieu a plus de mal avec moi car il y a le diable en personne qui m'entoure. Tout meurt autour de moi. Les gens oublient, ils s'en vont parce que je me fonds dans le silence. Mais comment leur dire ? Comment ? J'aurais dû intituler ce texte, "les lamentations d'une folle'". J'ai envie qu'on m'oublie. J'ai envie de mourir. J'ai blessé trop de monde. Je répends le mal quotidiennement, on s'inquiète pour moi alors que je ne suis qu'une pauvre folle non digne d'intérêt. Je me force à sourir et à rester mais je n'ai qu'une envie : fuir et disparaître. Je suis une erreur. C'est l'autre enfant qui aurait du naître, pas moi. La seule option qu'il me reste est de me prendre mais je n'en ai pas le courage.

Et Bartek ne me parle plus. J'aurais fait l'effort d'essayer de l'aimer, de cacher mon mal-être et même d'aimer son enfant. Mais non, il ne veut pas d'une folle dépressive et je n'existe plus pour lui.  

Tout s'embrouille, les mots, les sentiments, les non sentiments. Quelle égoïste je fais avec mes "je je je". Il m'est même interdit de pleurer avec leur Valium à la con. Je peux perdre la vue mais pas pleurer. Je voudrais pleurer, vider mon corps de tout ce mal par les larmes mais non. Pleurer est interdit. Si Dieu pouvait m'accorder la grâce de mourir dans la nuit et de rescuciter en mélodie.En mélodie lente, triste et profonde. Seigneur, je vous en prie, prenez moi au plus vite auprès de vous. Ma place n'est pas ici.